Vous demandez si l'amour rend heureuse; Il le promet, croyez-le, fût-ce un jour. Ah! pour un jour d'existence amoureuse, Qui ne mourrait? la vie est dans l'amour. Quand je vivais tendre et craintive amante, Avec ses feux je peignais ses douleurs: Sur son portrait j'ai versé tant de pleurs, Que cette image en paraît moins charmante. Si le sourire, éclair inattendu, Brille parfois au milieu de mes larmes, C'était l'amour; c'était lui, mais sans armes; C'était le ciel. . . qu'avec lui j'ai perdu. Sans lui, le cœur est un foyer sans flamme; Il brûle tout, ce doux empoisonneur. J'ai dit bien vrai comme il déchire une âme: Demandez-donc s'il donne le bonheur! Vous le saurez: oui, quoi qu'il en puisse être, De gré, de force, amour sera le maître; Et, dans sa fièvre alors lente à guérir, Vous souffrirez, ou vous ferez souffrir. Dès qu'on l'a vu, son absence est affreuse; Dès qu'il revient, on tremble nuit et jour; Souvent enf...